vendredi 14 janvier 2011

Les chevaliers (androgynes) d'Athéna sont de retour !!

Bonjour les Kanebis, les plus futés d'entre vous auront compris de quoi je vais vous parler aujourd'hui à la lecture du titre de l'article. L'info du jour est que Saint Seiya Épisode G va avoir une fin ! En effet, la publication du titre de Megumu Okada reprendra le 19 Février prochain dans le Champion Red n°04. Je peux pas objectivement dire qu'il s'agit assurément d'une bonne nouvelle, la série étant sujet à nombre de polémiques. Pour mieux me comprendre, voici ma critique de ce manga pour le moins spécial.


Issu d'une idée originale de Masami Kurumada, ce préquel à Saint Seiya met à l'honneur les chevaliers d'or (et oui, G pour Gold !) avec des aventures se passant une dizaine d'année avant les évènements du manga culte que nous connaissons tous. L'histoire est centrée sur Aiolia, jeune chevalier d'or du Lion, qui affrontera les Titans revenus du Tartare pour lancer une nouvelle guerre avec les Dieux de l'Olympe. Manque de chance, pour réveiller leur chef Cronos ils doivent attaquer le Sanctuaire et donc défier les chevaliers d'Athéna.



Le concept est alléchant n'est-ce-pas ? Ne sautez pas trop de joie, les paragraphes qui suivent vont peut-être refroidir vos ardeurs. La première chose qui choque (oui ça choque, qu'on s'y fasse par la suite ou non) est le style graphique de Megumu Okada. Aux antipodes des personnages mal proportionnés et un tantinet moches de Masami Kurumada, Okada nous offre des androgynes au corps fin et musclé revêtant des armures au design perfectionné au maximum. Ornés de gravures interminables et de petites cordes ou gemmes dont n'étaient pas dotés les créations originales de Kurumada, les armures d'or de l'épisode G sont de toute beauté. Les puristes râleront quand au changement des spécificités visuelles de quelques armures (les épaulettes des armures du Cancer et du Verseau sont diablement raccourcies et courbées par exemple) ; je trouve pour ma part qu'il n'y a rien à redire sur ces armures. Non, le problème serait plutôt les chevaliers (entre autres choses) ; comme je l'ai déjà dit, le style d'Okada a fait sauter bon nombre d'entre nous au plafond. Personnellement je signalerai que si le nouveau faciès de certains chevaliers ne me dérange pas (Shura, Aldébaran, Deathmask ou encore Camus par exemple), il est clair que certains ont pris cher en passant dans la case « androgyne » (Milo et Aiolia surtout). Parlons-en d'Aiolia tiens, notre héros est aussi omniprésent que l'était Seiya et est encore plus casse-pieds (ben oui, tout le monde râle à cause de Seiya mais moi il ne m'a jamais dérangé le Pégase, en revanche cet Aiolia...). Sur les 17 tomes que compte le manga (sans compter le tome 0), notre chevalier d'or du lion va se battre dans chaque tome (jusqu'à enchaîner une dizaine de combats de suite en ayant perdu vraisemblablement tout son sang je précise) ; alors c'est bien gentil de nous dire qu'on va parler des chevaliers d'or et de mettre chacun d'eux à l'honneur sur la couverture d'un tome, mais il faudrait voir à véritablement leur laisser une petite place dans la trame ! Au final seul Shura aura le droit à un minimum d'importance (l'auteur doit être Capricorne j'imagine) ; au bout du huitième tome, je n'en pouvais déjà plus de l'ami Aiolia, qui comble du vice, s'amuse à nous polluer chaque volume à répéter inlassablement les mêmes inepties philosophiques dont on se passerait volontiers ! Mettre une discussion profonde sur le droit à la vie et à la liberté des humains, c'est bien joli, mais au bout de la douzième fois on sature ! C'est Saint Seiya que diable ! Nous voulons voir des êtres surpuissants vêtus d'armures splendides qui se battent à coups de Météores de Pégase, pas un débat stérile de philosophie.

Je m'enflamme excusez-moi, revenons-en aux faits, il y a bien de la baston dans Saint Seiya Episode G je vous rassure, seulement Megumu Okada adore surcharger ses pages et il a décidé de colorer ses mangas à l'ordinateur façon comics. Or un manga c'est en noir et blanc, donc une fois passé en niveaux de gris, et bien les planches sont affreusement sombres ! Donc je récapitule : avec pages sombres et surchargés de détails, c'est tout bonnement incompréhensibles par moments (et cela trop souvent) ; mention spéciale au combat contre un géant dans le volume 4, j'en suis toujours à me demander ce qui est imprimé...Il arrive parfois que la mise en scène soit inspirée comme jamais et nous livre un combat ingénieux qui nous en met plein la tronche, mais lorsque cela arrive, le lecteur jouera encore de malchance puisque c'est l'éditeur qui gâchera tout. Car oui, Panini qui s'occupe de l'exploitation du manga en France, fait preuve d'une incompétence rarement vue jusqu'alors ; tout le monde a encore en mémoire l'inversion de deux pages de chapitres différent dans le tome 6 ! Ajoutez à cela des inversions de bulles, des traductions pompeuses et littéraires et une politique de distribution chaotique (à un moment nous avions un tome par an, la parution japonaise n'ayant plus d'avance...) et vous obtiendrez des lecteurs qui ont souffert pendant plusieurs années...



Quand on regarde le résultat au final, il y a de quoi crier au scandale, non content de ne pas savoir se renouveler, Okada nous offre un manga archi-linéaire et répétitif à l'excès. Nous avons eu pendant les dix premiers tomes : Aiolia rencontre un titan, Aiolia l'affronte, Okada se rappelle qu'il doit mettre un chevalier d'or différent sur chaque couverture de tome et offre donc à l'heureux élu un combat qui ne servira à rien, à part massacrer la cohérence de l'univers Saint Seiya. Ainsi Aphrodite utilise sa rose blanche qu'il n'avait jamais utilisé avant son combat contre Shun...Milo utilise Antarès qu'il avait fait découvrir en exclusivité à Hyoga...bref que du bonheur. Le manga retrouve un second souffle passé le dixième tome, Okada ayant enfin fini son petit tour d'honneur des chevaliers d'or, il peut enfin faire avancer son scénario...l'intrigue qui se dessine alors se révèle passionnante et on désire ardemment connaître la suite...que nous pensions ne jamais voir arriver ! Car oui la publication a été en pause pendant près de deux ans, à croire que Okada lui-même en avait ras-le-bol de son manga...

Au final que restera-t-il de positif de cette aventure ? Le plaisir de voir les chevaliers d'Athéna dans des armures magnifiques, affrontant des ennemis charismatiques, avec en bonus une poignée de pages couleurs somptueuses en début de chaque tome (attention le prix du volume en tient compte). Les fans inconditionnels de Saint Seiya comme moi suivront cet épisode G comme de bons moutons...les autres...dur de prévoir la réaction de chacun face à une œuvre si atypique.

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