lundi 4 octobre 2010

Nous sommes de retour ! Toutefois, circulez, il n'y a rien à voir !

Bonjour à vous amis lecteurs et amies lectrices, j'ai la joie de vous annoncer que nous ne sommes pas morts ! Euh les gens du fond, pas la peine de feindre l'euphorie, j'ai très bien vu vos grimaces de déception, mais qu'à cela ne tienne, vous y aurez le droit comme tout le monde. Droit à quoi ? A la double dose que je vais vous administrer par voie écrite bien sûr ! Rassurez-vous c'est indolore (ben oui, c'est moi qui vient de regarder les deux films dont je vais vous parler, pas vous). Voici pour votre plus grand plaisir, un article placé sous le signe du : "un film sans âme, ça se voit aussi clairement que la trajectoire du regard d'un homme face à Scarlett Johanson". Ou l'art de confier des projets attendus (ou au pire potentiellement intéressant) à des yes man qui pourront au mieux vous peindre votre mur de façon nickel alors qu'on leur demandait une toile de Picasso. Au pire ils n'auront aucun scrupule à vendre un ridicule point noir de 2 cm de diamètre sur fond blanc pour de l'art contemporain inestimable.

Aujourd'hui donc, et pour votre plus grand plaisir, je vais vous parler de Predators de Nimrod Antal et de Jonah Hex de Jimmy Hayward. Let's go everybody !

Promenons-nous dans les bois, pendant que le Predator n'y est pas...



Après les deux purges cinématographiques que représentent les Alien vs Predator, nous désespérions de revoir un jour ces créatures d'ores et déjà cultes que sont les Predators dans un film digne de ce nom. Ce projet de reboot/prequel/suite (qui est finalement un prolongement de la saga) était donc attendu au tournant.

Que dire de ce Predators ? Et bien que ce film aurait pu aller beaucoup plus loin ! Tout d'abord dans l'immersion du spectateur ; la faute à un problème de rythme notamment. En effet, la première scène nous fait croire à un début de film très rapide, on pense être dans le bain au bout de 20 secondes et puis finalement non, il faudra attendre une vingtaine de minutes que tous les protagonistes aient fini de s'échanger leurs numéro de téléphone pour avoir enfin un semblant d'action...Et à chaque fois qu'on croit que le film s'emballe, la rupture revient et on peut détacher sa ceinture, les turbulences sont passées. Pour vous donner mon point de vue jusqu'au bout, je trouve que les Predators sont bien gentillets ; je ne sais pas vous, mais personnellement j'aurai adoré voir nos chers amis extra-terrestres harceler comme il se doit les clampins qu'ils ont choisi comme gibier pour leur partie de chasse. Il ne fallait pas les laisser se regrouper, faire connaissance, accepter les invitations facebook de chacun. Non ! Il ne fallait leur laisser aucun répit, leur faire savoir qui est le patron, ne jamais leur laisser l'occasion de s'organiser, leur faire accepter l'idée que c'était fini, qu'ils ne pourraient même pas choisir à quelle sauce ils allaient être manger, qu'ils aient donné leurs dernières gouttes de sueur et de sang ! Pour donner un exemple concret, je pense à la façon dont la pauvre héroïne de Jusqu'en enfer (de Sam Raimi) se fait sans cesse harceler par la vieille gitane qui l'a condamnée à mort ; elle n'a aucun répit, les pires horreurs lui arrivent et le spectateur est toujours aux aguets. Comme deuxième et dernier exemple, je citerai certaines scènes d'action de Ultimate Game (de Mark Neveldine et Brian Taylor), qui bénéficient d'une réalisation plus qu'immersive qui m'a carrément donnée l'impression d'être devant un FPS, avec des plans filmés caméra à l'épaule et une ambiance très travaillée comme si le caméraman était un soldat sur un champ de bataille où ça mitraille de partout, les balles sifflant, les bâtiments explosant,...

J'ai dit réalisation ? Et bien parlons de celle de Predators ; elle est très correcte, les scènes d'action sont lisibles, l'ambiance « survival dans la jungle » est installée (mais pas assez comme je vous l'ai expliqué dans le pavé qui me sert de premier paragraphe). Il y a une scène qui m'a particulièrement plut, celle pendant laquelle Topher Grace s'éclaire à l'aide de torches bleues ; outre l'éclairage des plus intéressant, j'y ai trouvé une séquence avec un personnage en proie au doute, pouvant être fauché par l'inconnu à n'importe quel instant. Et c'est exactement ça que je souhaitais dans ce film, un peu d'imprévisibilité ! On sait dès le départ qui va mourir et j'ai également senti un des rares twist du film (à savoir qui allait retourner sa veste) arriver à des kilomètres. Le scénario est tellement convenu, tellement dans les clous, ne tentant quasiment rien, narrant la traversée pépère dans la jungle d'une bande d'énergumènes sans aucun relief !

Parlons à présent des susnommés énergumènes ; si chacun est incarné par un acteur habité ou tout simplement charismatique, ils restent tous constipés et attendent la fin de l'excursion touristique. Le potentiel de certains est ainsi mort-né (je ne citerai que Danny Trejo qui gagne la palme du personnage tellement invisible que ses potes l'ont oublié à un croisement). Si Adrian Brody assure convenablement son rôle de chef de la troupe, il n'a pas non plus la présence d'Arnold Schwarzennegger en son temps. Il faut attendre l'apparition de Laurence Fishburne pour que le film devienne enfin décomplexé et que le spectateur puisse commencer à s'éclater. Si notre cher Morpheus ne reste pas longtemps, son personnage restera un des plus mémorables du métrage, tant il est décalé et rafraîchissant. On notera aussi quelques passages bien divertissants ; imaginez un yakuza défiant un Predator au sabre ou encore un tueur en série gratifiant la bestiole d'un généreux « tarlouse galactique »...En résumé le film trouve un sursaut d'intérêt quand l'équipe se fait enfin plaisir et laisse le spectateur le ressentir.

Récapitulons, Predators reste un film honnête, réalisé sérieusement par Nimrod Antal et ses acteurs ne sont pas juste là pour encaisser un chèque. Cependant il est flagrant et dommage de n'avoir aucune prise de risque, de ne pas avoir un réel engagement de l'équipe du film, qui s'est contentée d'être professionnelle là où il aurait été autrement plus appréciable et saluable d'être habitée par ce qu'on fait. Ne décollant jamais réellement, ce retour des Predators vous donnera assurémment envie de vous replonger dans les premiers opus de la franchise. C'est peut-être au final tout ce qu'on lui demandait...


Quoi ma gueule ?! Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?


Pour commencer, je tiens à préciser que je n'ai aucune connaissance des comics Jonah Hex, je ne jugerai donc pas l'adaptation du matériau original (même si quelque chose me fait penser que les fans ont du s'arracher les cheveux tout en ayant la tête qui tournait à 180° pendant qu'ils marchaient frénétiquement au plafond, le tout relevé de la délicieuse sensation d'avoir ses yeux qui fondent).

Qu'à bien pu m'inspirer ma vision de Jonah Hex ? Pas grand chose en fait. L'histoire est quelconque, inintéressante et vide (de toute façon le film dure 1h20, moins que Dragonball Evolution vous vous rendez compte !).

La réalisation est quelconque et ennuyante (le détail le plus notable étant que Jimmy Hayward doit adorer voir brûler des maisons), l'ambiance western qui aurait été plus qu'appréciable est aux abonnés absents, les effets spéciaux sont passables et les personnages sont creux.

Le casting a l'air prometteur sur le papier, mais en pratique Josh Brolin et John Malkovich nous offrent deux approches de l'acteur mono-expressif ; le premier tire la tronche tout le long (ou alors son maquillage le fait pour lui, c'est au choix), le deuxième n'est même pas là tellement il n'en a rien à faire de son rôle. Ajouter à cela une Megan Fox qui n'est pas au meilleur de sa forme (de toute façon on ne l'a voit que dix à quinze minutes, ce qui avec le recul est déjà trop tant elle ne sert à rien) et un Michael Fassbender qui cabotine à 200%.

Le film est-il gratifié d'une bande originale sympathique voir même mémorable (comme la plupart des adaptations de comics) ? Même pas, Marco Beltrami nous offre uniquement de la guitare électrique aux accords redondants et faussement énergiques ; on obtient donc un habillage musicale totalement à côté de la plaque qui agresse les oreilles passé les 5 premières minutes.

Le meilleur moment du film ? Le diaporama aux graphismes de comics à la Max Payne au tout début...Le concept de Jonah Hex parlant aux morts est également intéressant et appréciable, mais...à quoi bon finalement ?

Bref, les producteurs n'ont toujours pas compris que pour adapter un comics il fallait un réalisateur inspiré par son propos (Christopher Nolan, Brian Synger) ou alors totalement habité par sa passion du personnage (Guillermo Del Toro, Sam Raimi). Malheureusement ils préfèrent encore et toujours s'en remettre à un yes man qui pense faire un film cool (qui ne l'est même pas en fait) avec un casting alléchant (mais qui n'en a totalement rien a faire et ça se voit), une musique rock répétitive qui n'a rien à faire là et des effets spéciaux qui ne sont pas capables d'être à la hauteur alors qu'ils se comptent avec les doigts de la main.

Jonah Hex est donc à ranger dans la catégorie « gros navet qui ne vaut même pas le coup alors qu'on ne cherche qu'à délirer gentiment avec ses amis en mangeant une bonne pizza » avec les titres phares que sont Catwoman et les 4 fantastiques.

De toute façon il s'est tellement ramassé au box-office américain qu'il sortira en direct-to-video chez nous, ou ne sortira pas (ce qui ne serait pas une grosse perte vous l'aurez compris).

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